jeudi 13 septembre 2012

Comment les consultants et les lobbies industriels font l’information



Les lobbyistes occupent une place croissante dans les médias. Épaulés par des experts aux ordres et des journalistes crédules, ils influencent avec régularité le contenu de l’information jusqu'à la FAIRE.

La presse est l’un des éléments les plus sacrés de l’imaginaire. Les journalistes, prêtres de la vérité occupent aux côtés des détectives et des inspecteurs de police une place mythique dans les esprits, l’archétype restant le petit gars qui travaille à toute heure, à l’affût d’indices et des contradictions les plus subtiles, infatigable, qui œuvre pour que la vérité éclate et les méchants soient punis, image romantique des séries ou de Hollywood qui puise son inspiration dans la vie. Par exemple avec Les Hommes du Président dans lequel Robert Redford et Dustin Hoffman incarnent Bob Woodward et Carl Bernstein, deux journalistes du Washington Post qui ont effectivement enquêté sur le rôle du président Nixon dans le Watergate. Les dernières images soulignent avec emphase les pouvoirs de la presse. Vingt ans plus tard, leur saga figure en bonne place dans les manuels scolaires. Mais ce qu'ils oublient de préciser, c’est que Woodward et Bernstein étaient pratiquement seuls dans leur traque acharnée de ce scandale qui éclata au beau milieu de la campagne des élections présidentielles de 1972 et n’eut aucune influence sur les résultats; il n’a fallu qu’un coup de fil de la Maison-Blanche pour dissuader le directeur de CBS de diffuser avant les élections ce reportage exceptionnel et Nixon fut réélu à une écrasante majorité. Il ne fut contraint de démissionner que deux ans plus tard.

En réalité, le personnel est sous-payé et surchargé. Si on est en droit d’attendre que la presse libre et indépendante fournisse toutes les informations susceptibles de nourrir le débat public, révéler la corruption, éclairer les principaux problèmes sociaux et permettre à des citoyens bien informés de prendre des décisions, en fait, le journalisme est en pleine débâcle et cette déliquescence ouvre la porte aux agences de lobbying envahissant et régnant dans les salles de rédaction. Les médias constituent en eux-mêmes une énorme et juteuse affaire, propriété d’un club de plus en plus fermé de multinationales dans la plus grande discrétion. Dans les années 1980, la plus grande partie des médias américains étaient sous le contrôle d’une cinquantaine d’entreprises géantes elles-mêmes financièrement liées à de grosses sociétés industrielles et à quelques banques internationales.. Certaines voix échappaient au contrôle de ces entreprises dominantes mais la plupart de ces réfractaires appartenaient à de petites structures locales dont le murmure était enseveli par le fracas des principaux. En une décennie la concentration des médias s’est accélérée : plus de la moitié appartiennent à moins de vingt géants des affaires. Les conflits d’intérêts entre le besoin d’information et la pub dite "information positive" ou "publi reportage" que privilégient les entreprises ne cessent de s’aggraver. Lorsqu’une grosse entreprise achète un journal local, la qualité s’en ressent à très court terme. Ils pratiquent un journalisme minimal où la partie éditoriale est la matière grise qui remplit les blancs entre les espaces publicitaires. Les propriétaires du journal gardent alors juste ce qu’il faut de personnel pour maintenir la parution, cessent de réinvestir les bénéfices pour les détourner au profit de la maison mère, valorisent le contenu publicitaire et la rentabilité ; au bout d’un an ou deux, les derniers éléments du personnel éditorial  tellement occupés à assurer la survie n’ont plus le temps d’enquêter ni de vérifier les faits et la publication ne repose plus que sur les dépêches des agences de presse. Les journalistes aux abois se résignent à se cantonner dans le clinquant, le facile et les faits divers.

 Un tel contexte est très profitable aux lobbyistes. Les consultants adaptent leurs communiqués aux journaux. De ce fait, une grande partie des informations que le public lit, regarde ou écoute est influencées et déformée par ces gens propriétaires de pans entiers de l’information. Les rubriques "cuisine, diététique, loisirs, auto-moto, immobilier, décoration ou vie pratique sont un paradis et les "nouvelles", saucissonnées par des consultants et des journalistes ressemblent à s’y méprendre à de vraies informations. Le lecteur a beaucoup de mal à le démêler. Aujourd’hui, le nombre des attachés de presse est supérieur à celui des journalistes professionnels, et l’écart ne fait que se creuser. Un reporter est assailli chaque jour par des dizaines de dépêches ou d’infos transmises par téléphone, lettre, fax et mail.

Ex : la société X qui prétend être depuis 40 ans le "leader incontesté dans la diffusion des informations des entreprises, des associations et des institutions auprès des médias et du monde de la finance", possède 19 bureaux et distribue chaque année 100 000 communiqués de presse à l’attention de 2 000 rédactions pour le compte de plus de 15 000 clients. Elle offre donc de l’info toute faite pour le compte de ses clients –firmes, entreprises- qui la rémunère grassement, à des journalistes qui vont s’en emparer sans la vérifier. Certaines agences se spécialisent même dans la diffusion auprès de la grande presse d’articles de fond ou de tribunes "libres" (!) écrits par des lobbyistes sur des sujets divers et ayant toute l’apparence de "vraies" infos. La société Y par exemple, envoie à 10 000 journaux et magazines des "reportages en kit" qui ont pour objet de promouvoir un produit ou de servir les objectifs politiques de ses clients : des dépliants publicitaires qui ne disent pas leur nom et n’en ont pas l’air. Et la plupart sont reproduits en totalité ou partiellement ! Dans la foulée, les élus reçoivent des lettres enchantées. Une agence du même genre propose même des scripts pour des émissions d’ "information" de haute tenue à plus de 5 000 stations de radio adaptés à leurs besoins. "Nous nous chargeons de l’écriture, de la frappe, de l’impression et de la distribution". Les journalistes surchargés de travail accueillent cette offre très intéressée avec plus de soulagement que de méfiance. Une bouée pour les jours où il ne se passe rien.

 Associated Press gagne désormais beaucoup d’argent en diffusant sous forme numérisée des photos d’agences-conseil aux 400 journaux qui ont accepté de les recevoir. Le 24 juin 1994 par exemple, le Times a publié un long article annonçant que le transporteur F. E. était devenu F.Ex – scoop d’un intérêt assez limité… Il s’agissait d’une campagne de communication lancée par F. Ex. et la photo illustrant l’article montrant un jet estampillé F.Ex renvoyait simplement à Associated Press, payé par F. E pour numériser la photo – réalisée par ses soins – et l’adresser aux journaux. La diffusion généralisée de reportages "clés en main" pour la radio ou la télévision est une pratique peu connue qui date des années 1980, lorsque les agences de lobbying se sont aperçues que les diffuseurs acceptaient de présenter comme des reportages d’information les séquences, voire les programmes entiers qu’elles pouvaient filmer, mettre en forme et produire. 92% des rédactions utilisent des reportages distribués gratuitement. Ces "reportages" préfabriqués sont fournis par lots de deux versions différentes, la première est complète, avec des commentaires préenregistrés ou un script indiquant les moments où le journaliste doit lire son texte, la seconde comprend les images brutes que la chaîne peut monter comme bon lui semble, les combiner avec des images provenant d’autres sources ou les passer telles quelles. "Il y a deux approches possibles de la part des chaînes de télévision. Les plus grandes ne veulent pas entendre parler de reportages tout prêts, disposant du budget et du personnel pour monter elles-mêmes leurs émissions –affirment-elles- mais les petites chaînes locales sautent sur l’occasion. Ces reportages préfabriqués sont des produits aussi largement diffusés par les agences de lobbying que les communiqués de presse classiques. Cela vaut aussi pour l’info brute. Par exemple, après que des bruits inquiétants eurent couru sur une affaire de falsification de boissons, un "reportage" sur ce sujet a été adressé aux trois chaînes de télévision de la capitale. Toutes les trois l’ont utilisé au cours des bulletins d’information du lendemain, ainsi que cinq autres. 

Interrogées par la suite, elles ont cependant démenti.. mais sont parfois trahies par leurs propres annonceurs. Susan Trento : en 1985, X Company a distribué un reportage préfabriqué provenant de Y consulting comportant une interview de l’un de ses clients, le roi Hassan II. La diffusion de cette séquence a provoqué un véritable scandale, du coup les journalistes se sont plaints qu’on les ait trompés. Démentis par un responsable de Y Consulting qui épingle leur hypocrisie : "Un certain nombre de journalistes après l’annonce de la distribution de reportages prêts à l’emploi ont protesté.. les mêmes qui à la moindre occasion m’appellent pour pouvoir se les procurer… serait-il possible de leur adresser une cassette par transporteur le soir même, afin qu’ils puissent la diffuser le lendemain ?.. J’ai été scandalisé de ce double langage des médias. Ils sont libres d’utiliser nos séquences, de les rejeter, d’employer la bande B ou d’écrire leurs propres scripts. Mais la plupart d’entre eux les reçoivent et les diffusent aussi sec. Ils mettent dans la machine et ils appuient sur la touche lecture. En le cas, ils ne pouvaient ignorer d’où provenait le reportage."

L’interpénétration croissante des informations et de la publicité est "gênante" observe (!) un consultant en relations publiques.. parce qu’elle affaiblit la crédibilité des médias traditionnels. "Chaque fois qu’un journal prévoit dans ses pages un espace publicitaire gratuit, ou chaque fois qu’une chaîne de télévision présente un publi-reportage comme s’il s’agissait d’un vrai documentaire, les responsables de ces médias dévalorisent leur produit. Nous ne pouvons nous permettre de tuer la poule aux œufs d’or. Si le public venait à retirer sa confiance aux médias, le résultat pourrait être catastrophique." (!)

Les publicitaires ont compris depuis longtemps que l’un des moyens les plus efficaces de convaincre le public est de faire passer un message par la voix d’un "spécialiste" unanimement reconnu – chercheur, médecin ou professeur d’université. Le spot publicitaire où apparaît un acteur professionnel vêtu d’une blouse blanche de laboratoire annonçant avec autorité que "la recherche prouve" la supériorité absolue du produit présenté est devenu un genre télévisuel à part entière. Les consultants sont désormais également passés maîtres dans l’art de se faire cautionner par un "expert indépendant impartial" – ruse grossière qui, malgré la réputation de méfiance des journalistes, marche pratiquement à tout coups. Cela va plus loin encore : une agence-conseil offre par exemple a des journalistes en quête d’informations un service d’"assistance" en ligne dont le siège se trouve à l’université de l’État de New York, par e-mail. Leurs demandes sont alors relayées à plus de 800 professionnels des relations publiques appartenant à des instituts de recherche.. qui se chargent de trouver dans leur écurie des chercheurs susceptibles de "traiter le sujet". Des chercheurs ad hoc évidemment, favorables aux produits et services de clients de l'agence qu'elle a pour mission de promouvoir !

Parfois, c’est plus direct encore. Les agences de lobbying financent des "instituts de recherche à but non lucratif" dont les "experts indépendants" roulent pour eux moyennant finances. Le Conseil américain pour la science et la santé par exemple dirigé par Elizabeth Whelan est un groupe-écran utilisé par les industriels dont l'activité tourne autour de l’agro-alimentaire et de l’industrie chimique. Il se présente comme un institut scientifique "indépendant et objectif". Cette prétention a été examinée par un chroniqueur du Washington Post, Howard Kurtz qui s’est intéressé aux financements dont bénéficie ce "conseil pour la science et la santé". Il fait par exemple volontiers l’éloge de la restauration rapide. Et devinez ? parmi ses financeurs, on compte Burger King. Il minimise les liens entre nourriture trop grasse et maladies cardio-vasculaires.. Devinez ? Des entreprises agro-alimentaires comme Oscar Meyer, Frito Lay et Land O’Lakes font partie de ses sponsors. Il prône les vertus de la saccharine? Devinez ? C’est Coca-Cola, Pepsi qui mettent la main à la poche. Enfin, s’il tacle une campagne contre les huiles tropicales trop riches en graisses – contenues en abondance dans le pop-corn – c’est que des fabricants d’huile de palme le financent aussi. "Il n’y a jamais eu un seul cas de risque sanitaire lié à l’utilisation raisonnable de pesticides agréés dans notre pays" prétend aussi ce très indépendant conseil.. qui reçoit également de l’argent d’une flopée de fabricants de pesticides. Pour coiffer le tout, on a aussi une campagne anti écolos, ces fadas "aveuglés par l’idéologie qui n’ont pour seul objectif que de détruire la libre entreprise et qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour ruiner les entreprises etc.."

Les journalistes vérifient rarement leurs sources en profondeur. Si bien que les spécialistes de groupes tels que le Conseil américain pour la science et la santé sont souvent cités comme de véritables experts scientifiques sur les plateaux de TV (Elisabeth Whelan étant présentée sans rire comme "l’un de ces nombreux savants qui craignent qu’une surestimation des risques encourus n’ait pour effet paradoxal de détériorer la santé de nos concitoyens")…

Ce type d’"experts" sont légion qui manipulent les statistiques pour cacher à l’opinion publique, entre autres, la progression des cancers dans les sociétés industrielles. "Nous savons aussi qu’il n’y a pas d’épidémie de cancer, affirme-t-elle. La plupart des chiffres, dans ce domaine, restent constants depuis des décennies. Nous vivons une époque merveilleuse… etc.." Ce postulat a été repris, par exemple "Ressources pour le futur", institut pro-industriel dont le président affirme ""si notre cadre de vie était aussi dangereux qu’on le prétend, comment expliquer que nous soyons en meilleure santé et que nous vivions plus longtemps que nos aînés ?"… est lui aussi présenté comme un "groupe de réflexion sur les questions écologiques" (!) alors que des chercheurs véritablement indépendants ont constaté que le nombre de cancers augmente et que les produits chimiques, amiante, benzène, arsenic, amines aromatiques, goudrons, chlorure de vinyle, chrome et poussière de bois jouent un rôle important dans ce développement, ainsi que les pesticides -notamment  chez les agriculteurs-. "Nous commençons à peine à comprendre la gravité des risques sur notre santé d’une exposition prolongée à certains facteurs environnementaux ou professionnels, concède un récent rapport de l’Institut national de la lutte contre le cancer. Une prise en compte insuffisante des risques potentiels liés à l’environnement et aux contaminants agro-alimentaires, ajoutée aux réglementations et aux dispositifs de protection et de promotion dont jouit l’usage du tabac, aggrave le problème du cancer et augmente considérablement les coûts de la santé."

Le syndrome de la porte à tambour. Les journalistes rarement capables d’analyser leur propre milieu professionnel et le rôle des agences de lobbying sont largement dépendants de ces agences en matière de sources, de citations, de sujets et même d’idées. Ceux qui sont à l’extérieur – lecteurs ou spectateurs – ont beaucoup de mal à décrypter cette dépendance qui constitue un élément essentiel du fonctionnement de la presse. Par ailleurs, comme un alcoolique qui refuse d’admettre qu’il a un problème avec la boisson, ces journalistes sont trop lourdement intoxiqués par les lobbyistes pour s’apercevoir que quelque chose cloche. Les nouvelles "préfabriquées" et les "experts" obligeamment fournis par les industriels sont d’une efficacité d’autant plus redoutable qu’ils ne peuvent que rendre service à un directeur de chaîne soucieux de ses finances. Lorsqu’une chaîne diffuse un "reportage en kit", l’agence-conseil qui le lui a fourni a déjà payé les frais de script, de réalisation et de montage. De la même façon, les "spécialistes" poulains des lobbyistes permettent aux journalistes d’appuyer leurs articles sur des avis "documentés" en y consacrant un minimum de temps et d’énergie… et gratos -ils sont déjà payés par les entreprises-.

Mais il arrive que les pressions financières soient plus directes. Au Canada, Ben Parfitt, chargé de la rubrique forestière pour Vancouver Sun avait entrepris d’enquêter sur les industriels du bois -dont Burson-Marsteller est l’agent-conseil- en Colombie-Britannique. Mais entre temps, celui-ci élargit sa clientèle au Sun! et des cinq journalistes couvrant le sujet, exploitation forestière, pêche, Amérindiens, énergie, mines et environnement, seul Parfitt fut maintenu.. mais prié de limiter son intérêt à Vancouver et aux basses terres éloignées du secteur où des firmes clientes de BM exploitaient de très anciennes forêts formant un écosystème rare et précieux. Il a donc fait paraître son article dans une autre publication, The Georgia Straight qui évoquait le passé de Burson-Marsteller et notamment ses efforts pour améliorer l’image internationale de l’Argentine après que la junte militaire eut exécuté des milliers d’opposants. Il y révélait également qu’un de leur cadre Ken Rietz était l’un des conspirateurs-clés du Watergate. Après la parution de cet article, Parfitt a été sommé d’abandonner sa rubrique du Sun sur les questions forestières. 

Les annonceurs publicitaires ont une énorme influence sur le contenu même des informations bien que les rédacteurs en chef le démentent. Seulement dans les médias américains, les grandes entreprises investissent cent milliards de dollars par an dans la publicité, lesquels tombent directement dans les caisses des médias. L’auteur de The Media Monopoly, Ben Bagdikian, souligne qu’un travail de "sélection attentive des sujets d’actualité, visant à rendre la publicité plus efficace, est devenu si courant qu’il a été promu au rang de technique de pointe et de savoir-faire éditorial*". Le consultant Robert Dilenschneider admet que "la notion selon laquelle, dans la presse et les médias, la gestion de l’entreprise est nettement distincte des choix éditoriaux est en grande partie un mythe".

Fusions, rachats et nouvelles technologies électroniques ne font qu’accélérer l’effondrement des murs censés séparer journalisme, publicité et relations publiques. Deux des plus grosses agences-conseil du monde dont Burson-Marsteller sont aux mains des deux plus gros conglomérats publicitaires qui achètent des milliards de dollars d’espaces publicitaires dans la presse et à la télévision. 

Un fait marquant et capital. Le Centre d’étude des pratiques commerciales, association à but non lucratif, a invité en 1992 quelque 200 journalistes à une conférence de presse au cours de laquelle a été distribué un rapport intitulé : comment la pression de la publicité peut corrompre une presse libre, et qui signalait des dizaines de cas d’auto-censure résultant du contexte "imposé par les annonceurs et de pressions afférentes". Presque aucun des journalistes invités n’a assisté à cette conférence et le rapport n’a généré pratiquement aucun commentaire dans la presse !!

Les entreprises ont découvert que l’un des meilleurs moyens d’obtenir la faveur des journalistes était d’inviter les plus célèbres d’entre eux à faire une brève intervention en échange d’une grosse somme d’argent. En 1993-1994, dans le cadre du débat sur la réforme du système de santé, le National Journal rapporte que l’industrie pharmaceutique et ses satellites s’employaient à "arroser les journalistes qui voulaient bien dire quelques mots à l’occasion de leurs rencontres". De grandes figures médiatiques se sont vues offrir un "dédommagement" allant de 7 500 à 25 000 dollars. La plupart des journalistes n’atteignent jamais un niveau de célébrité suffisant pour toucher cette manne. Fusions et réductions de personnel ont des effets dévastateurs sur les salles de rédaction. De nombreux journalistes se trouvent contraints de quitter la profession à la trentaine tant il leur devient difficile de faire vivre une famille, cotiser pour leur retraite et payer les études des enfants. Et puis ils voient des ex-collègues quitter la profession et multiplier leur salaire dans la communication ou le lobbying …

C'est la porte à tambour, placée entre le gouvernement et les lobbies, entre la presse et les agences-conseil. Comme ces attachés parlementaires tentés de vendre leurs compétences et leur carnet d’adresses en échange d’un salaire de lobbyiste, les journalistes fauchés cèdent souvent au chant des sirènes. Susan Trento : cette porte à tambour et la collaboration qu’elle nourrit entre les privilégiés expliquent l’impasse dans laquelle se trouve engagée la politique américaine : "personne ne cherche jamais à assainir la situation, les mêmes commettant sans cesse les mêmes malversations et n’étant jamais punis sans que personne ne s’en préoccupe. Parce que personne ne le sait. Les trois côtés du triangle constitué par les médias, le gouvernement, et les agences de lobbying se protègent mutuellement."

Extraits du livre de John Stauber et Sheldon Rampton, traduction HL, "L'industrie du mensonge".

* Par exemple il ne convient pas qu'une publicité pour "EDF plein ciel" soit intercalée entre deux séquences du "Syndrome chinois" ou de "Karen Silkwood" ! ou au milieu d'un reportage sur Fukushima si soft soit-il. 

mercredi 5 septembre 2012

Appel aux féministe pour les Pussy Riot. Aleal to the feminists of catholic world for the Pussy Riot !

Aliaa (link) !!!

(Link "femmes à venir")

APPEL A TOUTES LES FÉMINISTES DU MONDE CATHOLIQUE A CHANTER DANS UN ÉGLISE, N'IMPORTE LAQUELLE, DÉGUISÉES EN CHATTES OU NON, SANS VÊTEMENTS OU AVEC, SELON VOTRE AGE ET VOS NERFS QU'IMPORTE ! UNE CHANSON QUI S'ADAPTE A LA SITUATION : 2 ANS DE GOULAG POUR LES PUSSY RIOT POUR AVOIR CHANTE DANS UNE EGLISE "VIERGE MARIE, DÉBARRASSE NOUS DE POUTINE", APPEL ÉGALEMENT A DES COMPOSITRICES POUR EN FAIRE UNE, URGENT!! 
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CALL TO ALL THE FEMINIST IN THE CATHOLIC WORLD TO SING IN A CHURCH, ANYONE ANY WHERE, DISGUISED IN PUSSY CAT OR NOT, WITH CLOTHES OR NOT -ACCORDING YOUR NERVES- ANY SONG THAT FITS THE SITUATION : 2 YEARS OF GOULAG FOR A SONG IN A CHURCH IN RUSSIA FOR THE PUSSY RIOT !!! CALL TO ANY COMPOSER TO MAKE ONE, URGENT !!!   
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