mardi 10 décembre 2013

Le pouvoir, les psy, parfois kapos. Le syndrome de la chaussette trouée

Suite de (lien)

Lorsqu'un enfant accomplit un geste hors norme (contre lui-même ou contre d'autres) les médecins/juges/psy et tout le public vont tenter de l'expliquer à tout prix et parfois de manière contradictoire et cocasse. "Explications" mortifères car elles aboutissent souvent à dézinguer les victimes directes ou collatérales (la famille, ce qui revient au même, la branche sciée faisant choir celui qui y est accroché.) Le bouc émissaire est toujours la mère. On peut en rire quelquefois. 

Exemples. La mère d'une jeune fille anorexique borderline.. serait "une femme de valeur, de poids, mais insensible, peu présente, hystérique car sans doute lesbienne inavouée*, qui aurait initié sa fille vers un complexe d’œdipe inversé, le père étant la mère et la mère le père, ce qui aurait généré chez celle-ci un sentiment d'indécision sexuelle, de contradiction et de culpabilité qui lui ferait refuser sa féminité etc etc..." 50 E, en partie remboursés par la sécu. Ou mieux mais moins sophistiqué "trop proche de sa fille, la mère en serait devenue jalouse à l'adolescence dans la compétition qui l'oppose en tant que femme à l'amour du père... et désireuse de l'anéantir, avec le consentement de celle-ci étant donné leurs relations fusionnelles et de s'anéantir avec elle etc..."  100 E, dépassement d'honoraire non pris en charge. Voire le top -le plus marrant, et aussi le plus cher- : "elle (la mère) serait une sur douée, fort au dessus de son mari.. contrairement à ce qui se doit (!)  qui n'aurait pas pu exprimer librement ses talents et aurait transféré sur sa fille bla bla.. laquelle ne pouvant fournir se serait condamnée à la diminution de son être pour la rassurer etc etc.." 300 E, non remboursés. Trois séances par semaines de la même eau.

Si refuser de voir un dysfonctionnement parfois majeur, cas le plus fréquent (lien, le cas Anita) est gravissime pour l'enfant, en revanche, en inventer un (ou en susciter un car en psy inventer c'est parfois créer) l'est tout autant. Le syndrome de la chaussette trouée (inventer ce qui n'est pas) est aussi inquiétant (quoique moins grave et moins fréquent) que le déni (refuser de voir ce qui est.) Les deux peuvent coexister : pour ne pas incriminer le père abuseur (cas Anita) la famille incrimine l'enfant abusée. Simple question de pouvoir : on pourra aisément se débarrasser de la jeune fille (la DDASS n'est pas faite pour les chiens) mais pas du père, le pilier social et financier du groupe entier. Les psy (involontairement ou non) jouent ou renforce souvent ce jeu. (Ajoutons que dans les milieux comme celui d'Anita -immigrés pauvres- ils sont très rarement sollicités: ainsi l'enfant qui dans d'autres milieux serait "dépressif" est simplement considéré comme un emmerdeur fainéant sans la moindre excuse qu'il importe de foutre à la porte parce qu'il fait tache. Le syndrome de la chaussette trouée touche essentiellement les milieux intellos favorisés.)






*En ce cas, la mère était arrivée en moto avec sa fille, habillées comme il convient, ce qui semble-t-il avait fortement déplu à la psy.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire